Le Furet – Petite Enfance et diversité n°87 (déc 2017): NEUROSCIENCES, quoi de neuf pour la petite enfance?
Se pencher sur les relations entre les neurosciences et la petite enfance n’est pas une mince affaire!
On pourrait croire qu’elles vont résoudre tous les problèmes de notre quotidien professionnel, que tout va s’arranger, simplement en disant ce mot magique «neurosciences». À la fois, elles nous fascinent parce qu’elles nous donnent de nouveaux espoirs, et nous agacent par la place qu’elles peuvent prendre, elles nous inquiètent aussi parce qu’il nous est difficile de cerner leur portée potentielle.
Cela laisse le champ libre à toutes sortes de dévoiements et d’interprétations des concepts et enjeux à la clé…
Nous en savons plus depuis ces 20 dernières années sur le cerveau que depuis que l’on s’y intéresse, c’est à dire, l’antiquité !
Depuis 20 ans, les savoirs neuroscientifiques doublent tous les 5 ans et les neurosciences recouvrent maints courants : depuis le matérialisme pur et dur, parfois asséché ou asséchant, à la neurophénoménologie qui place l’expérience vécue au centre de ces observations. Difficile de retrouver ses petits dans toutes ces nouvelles découvertes.
Aussi, dans ce dossier, nous avons souhaité que vous puissiez mieux comprendre certaines notions pour nourrir votre réflexion, guider vos choix et inspirer vos pratiques.
Éclairer celles-ci par les découvertes des neurosciences, c’est ce à quoi ont travaillé nos contributeurs, chacun de sa place, médecins, chercheurs, danseurs, formateurs, EJE.
Michel Vandenbroeck, à travers la plume de Sylvie Rayna, (Constructions of neurosciences in early childhood education, livre non encore traduit en français), s’interroge sur la popularisation des neurosciences et sur leur usage dans les crèches et autres structures. Marjorie Burger-Chassignet dénonce la dichotomie corps/cerveau et montre, à travers les recherches du neurobiologiste Francisco Varela, l’importance fondamentale de l’expérience vécue dans le développement de l’enfant.
Même si les neurosciences signifient souvent « nouveauté », Bernard Golse rend compte de la vision avant-gardiste d’Emmi Pikler : les neurosciences ont confirmé sa pensée… Pascale Toscani, ainsi qu’Ashley Wazana, chacun à sa manière, nous rassurent en nous disant que les jeux ne sont pas faits dès la naissance et que chacun d’entre nous a une place à tenir auprès des tout-petits… ce que confirment différemment Catherine Guegen, Christine Schuhl, Josette Serre, Christian Philibert, Anne-Laure Rouxelle, Summer Salz et Céline Samin.
Ce qui veut dire que la coéducation n’est pas un vain mot ! À nous les neurosciences !
Pour le comité de rédaction : Marjorie Burger-Chassignet, Francine Hauwelle
Editions : Le Furet
