Le Furet n°92 (mars 2019): GRANDIR en toute confiance : les 10 principes de la charte

Le Furet – Petite Enfance et Diversité n°92 (mars 2019) : GRANDIR en toute confiance : les 10 principes de la charte

 

Face à la diversité de nos modes d’accueil et métiers de la Petite enfance, face aux grandes disparités territoriales, ce 1er Cadre National, élément fédérateur majeur, vers davantage de qualité pour tous place l’enfant « au cœur des orientations politiques ».

Mais la publication d’un curriculum ne suffit pas en soi, un accompagnement puis une auto-évaluation sont nécessaires, d’où les manifestations organisées pour le faire connaître, avec des expériences sur lesquelles il s’est appuyé ou qui lui font écho, pour que se partagent les avancées des uns et des autres et que s’engagent de nouvelles initiatives…

 

Tout d’abord S. Giampino, présidente du Conseil de l’Enfance et de l’Adolescence et vice-présidente du Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Âge (HCFEA), présente la démarche qui a présidé à l’élaboration du Cadre national et ses axes forts, ainsi que les documents qui l’accompagneront pour faciliter sa mise en œuvre.

 

Herrou, avec sa longue expérience d’inclusion d’enfants en situation de handicap et/ou malade dans les structures de l’APATE, qui devient prochainement organisme de formation, nous dit oui, ces enfants ont les mêmes droits que les autres et on sait comment faire pour qu’ils grandissent à égalité. Un exemple à suivre (principe 1 relatif à l’accueil de tous les enfants).

 

Au regard du principe 2 (Tout est langage, corps, jeu, expérience…) une universitaire, psychologue du développement, M. Gratier, nous rappelle ce que l’on sait aujourd’hui du tout-petit, de ses potentialités, de ce qui est important pour lui. Pour prendre soin des premières rencontres (un « théâtre expressif ») et l’accompagner dans des interactions qui l’amènent peu à peu au langage.

 

Pour l’accueil des familles et leur participation (principe 3), parole à M. Laubier, depuis Bagnolet, avec La revue d’Anatole : elle retrace une longue collaboration avec les parents pour un journal de crèche. Une pratique qui réunit, à développer ailleurs, comme tant d’autres, souvent facilitées par les artistes (Rayna, 2016)…

 

Du côté de Drancy, quatre crèches départementales documentent le mouvement des enfants : elles encouragent avec bienveillance les tout-petits à grandir (principe 4) et le rendent visible, pour le partager, en discuter. Un exemple inspirant…

 

Des expériences artistiques, culturelles et interculturelles pour développer sensibilité, créativité et ouverture au monde (principe 5) : une structure de Cagnes-sur-Mer témoigne avec les familles, faisant écho à tant d’autres expériences que vient soutenir le nouveau Protocole d’accord sur l’éveil artistique et culturel du jeune enfant (2017).

 

Les expériences dans la nature (principe 6) sont encore trop timides, pourtant N. Chatel montre que c’est possible, au quotidien, dans une crèche parentale à Coublevie (Isère) : un échange Erasmus+ en Finlande a « boosté » le changement. Aujourd’hui, nature, art et culture et parentalité font bon ménage : l’expérience du Jardin d’Émerveille à Vaujours en témoigne, à travers les propos de l’artiste V. Vergone. En attendant la parution du rapport de S. Marinopoulos sur ces questions… et en espérant la multiplication de telles innovations.

 

Pour l’égalité fille-garçon (principe 7), c’est l’entreprise d’Aubervilliers qui est ici rapportée par A. Raynal et S. Martel : des efforts à déployer partout, car nous sommes encore très loin du compte, après les premières initiatives à Saint-Ouen…

 

Offrir des environnements beaux et stimulants (principe 8) : une formatrice, P. Maurel, y travaille avec ses étudiant.e.s, à la suite d’un voyage à Pistoia. Le référentiel jardin présenté par E. Coletta et L. Deshuis illustre également ce principe. L’extérieur compte autant que l’intérieur ! L’engagement d’un département pour végétaliser les jardins de ses crèches : une invitation à habiter le dehors autrement…

 

Bien-traiter les éducateurs, c’est leur donner du temps pour penser et expérimenter ensemble (principe 9) : C. Bouve en témoigne avec les expériences de trois communes, et un club Kamishibai (A. Rinaldo, L. Benyaich et C. Masse, Paris 13e) vient démontrer l’importance du travail en réseau.

 

En lien avec le principe 10 (personnels bien formés) : F. Favel et M.C. Egry présentent la pédagogie de la confiance du CERPE, pour la formation initiale ; et M. Torres et D. Sabre les formations-actions de l’IEDPE et la pratique d’auto-évaluation régulatrice, issue des travaux du CRESAS, pour la formation continue.

 

La voix est également donnée, dans ce dossier, à l’ailleurs. À Berlin, à travers la voix de S. Wahl, à l’occasion de la parution en français de la nouvelle version d’un curriculum qui fait davantage participer les enfants et les familles. À Pistoia, à travers celle d’A.L. Galardini qui précise une notion et une pratique majeure : la documentation de l’expérience des enfants. Et, à partir d’études européennes, à J. Peteers qui s’interrogeant sur les conditions du changement évoque des systèmes compétents et communautés professionnelles d’apprentissage.

 

Editions : Le Furet